Même si le ”jeu de pigeons” comme nous disons vulgairement n’est qu’un loisir et qu’il y a des choses bien plus importantes dans la vie, on a tous dans le coin de la tête un petit rêve qui nous fait espérer qu’un jour on réussira un résultat digne des plus grands coulonneux. Ce petit objectif nous fait passer des heures au colombier, nous donne du plaisir parfois, de grosses déceptions aussi et un jour, le bon pigeon, le bon moment… et on a besoin d’un peu de temps pour remettre les pieds sur terre.
Je n’oublierai pas de si tôt ce dimanche soir de finale de coupe d’Europe de football où un copain et sa femme, non colombophiles, sont venus passer la soirée à la maison pour regarder ce beau match. On a loupé la première mi-temps car il fallait attendre les pigeons de Barcelone qui avaient été lâchés le matin même. Ils n’avaient jamais vu une arrivée de pigeons et ils en ont vu une, une seule ce soir là, à 21h26 mais quel résultat !
La pression était toutefois montée petit à petit en soirée car nous savions tous qu’il était possible de voir quelques pigeons le soir même avec un lâché à 06h45 à Barcelone. Outre mes signalements que je devais rentrer sur Pir3, j’avais accepté de prendre les arrivées de 2 bons copains également, Jean-Luc Fauqueux et Ludovic Guirado … Les premiers ont été signalés. Puis Ludovic m’a appelé, une fois, deux fois, trois fois, quelle rentrée ! La pression monte, il m’en faut un maintenant ! Le téléphone sonne, le quatrième de Ludovic … Je discutais encore avec lui quand ma 73 pique au dessus du pigeonnier, que dire à ce moment là. Je n’avais pas encore signalé mon pigeon dans Pir3 que Jean-Luc m’appelait. Que d’émotions ! Maintenant on espère le suivant tout en ayant un œil sur l’écran de l’ordinateur. Je savais que j’étais battu au général par les 2 copains. Pour la petite histoire j’ai donc enregistré 5 des 6 premiers pigeons du concours international. On prend le plaisir là où on peut. Mais au fur et à mesure des signalements aucunes femelles n’apparaissaient devant ma 73. Au général Robert BEN est venu régler tout le monde sur le fil. Un grand colombophile mais surtout un très grand homme. Je le félicite sincèrement.
Les minutes s’égrainent, on regarde tout de même la deuxième mi-temps du foot puis les prolongations avec un œil sur le pigeonnier mais rien de plus. Le nombre de pigeons signalés reste toutefois faible malgré un début impressionnant pour certains, une trentaine. Et puis un copain me passe un coup de fil ”tu ne peux plus être battu au national en femelles” c’est déjà un exploit pour moi : 1er national femelles et sur Barcelone en plus !
En début de matinée, on commence à calculer en fonction des distances et de la vitesse. On prend quelques amateurs en référence et pas de femelles devant la mienne, alors on espère. Et puis on regarde vers les Hollandais et notamment Jelle Jellema qui n’est jamais très loin dans le classement. Jelle que je remercie en passant car il a été un des premiers à m’envoyer un message pour me féliciter de mon arrivée la veille. C’est à l’image de l’homme que j’ai rencontré, respectueux de tous. Je m’étais fixé l’heure limite de 11h00 pour espérer rester en tête. Et puis Jelle constate à 10h17, ce qui est extraordinaire avec prêt de 1250 km, mais il est derrière moi. Encore quelques minutes et puis … ça doit être bon! Que dire maintenant…
Pour compléter l’histoire, j’avais enlogé 11 pigeons sur ce Barcelone dont 5 deux ans. C’est peut-être un peut tôt pour un tel concours mais il faut tester pour avancer. Les rentrées ont été compliquées le lundi mais j’ai tout de même constaté mon deuxième pigeon à 07h10 et le suivant à 07h55. Au final je dois classer 6 pigeons des 11 enlogés.
La 87373 de 2016, que je vais nommer ‘Lady Barcelone’, est une femelle que m’avait donné Frédéric Ianni en échange d’un bon que j’avais acheté lors d’une vente dans la société d’Abbeville où nous jouons. C’est la première fois qu’elle volait Barcelone mais elle avait été enlogée sur Marseille en 2018, 2019 et 2020 pour autant de prix.
En conclusion je dirais qu’aux vues de l’arrivée de ce concours et comme c’est souvent constaté sur les épreuves internationales, on va parfois chercher très loin ce que l’on a à coté de chez soi.
Maintenant on va attendre St Vincent du 16 juillet…
