Les origines des pigeons.
Point sur la colonie en cet hiver 2023 / 2024.
Je voulais, en quelques lignes, faire un point sur les évolutions des souches cultivées chez moi et la continuelle recherche d’amélioration.
Bien entendu, la continuité dans les résultats depuis que j’ai repris les choses sérieusement et les performances de la colonie m’ont poussé à faire des choix. De plus, mon nombre limité de pigeons pour jouer principalement les concours internationaux engendre une sélection de plus en plus sévère.
Pour résumé, ma colonie en hiver se compose actuellement d’une douzaine de couples de reproducteurs, d’environ 40 yearlings, d’une vingtaine de pigeons de 2 ans et une vingtaine de pigeons de 3 ans et plus. Quelques tardifs sont également présents.
Pour faire un point sur mes principaux résultats depuis 2019 c’est 5 as pigeons européens, 2 premiers prix international femelles, 2 deuxièmes prix international femelles et de multiples apparitions dans la première page du classement. C’est aussi 3 titres de champion de France femelles, 2 titres de champion de France grand fond et une place de vice-champion.
Il est évident qu’à partir de ce constat il m’est difficile de changer ma méthode de sélection et que les places, tant au colombier des reproducteurs qu’aux pigeonniers de voyages, doivent être gagnées. Il est également très compliqué d’introduire de nouveaux sangs ou, tout du moins, le faire de façon très réfléchie et par petites touches.
Quelques essais d’introductions ont d’ailleurs été totalement supprimés soit par manque de performance, soit car le type de pigeon ne me satisfaisait pas (je suis toujours un grand adepte de la prise en main) mais aussi quelquefois par manque de patience certainement.
4 lignées ont pris une place prépondérante dans la colonie.
Tout d’abord, mon ancienne souche citée dans l’article précédent qui me donne encore de grandes satisfactions notamment avec la lignée de Valentine, 329342-18, qui a 2 deuxièmes et une quatrième place internationales femelles ainsi qu’un as pigeon européen sur 2 ans sur St Vincent. Les parents, mais aussi des sœurs et un fils, sont dans l’équipe de reproduction.
Bien entendu, toute la lignée de la 34 et la 88 qui ont 4 as pigeons européens à elles deux issues du Patrick, BE 14-2211124 de Patrick De Muylder, accouplé avec la 49 de la maison Margris a pris une large place au colombier des reproducteurs avec des frères, des sœurs, fils et filles. Les premiers produits sont de 2020 mais ils ont déjà marqué l’histoire de la colonie puisque Julie, 47682-20, dont le père est un fils de la 34 croisé sur mon ancienne souche et la mère, une Jean Luc Fauqueux, n’est autre que ma première internationale femelle de Pau 2023.
Pour faire le lien avec le paragraphe précédent, les femelles de Jean Luc Fauqueux ont gardé une place importante dans le groupe et me donnent satisfaction même si certains sujets sont encore jeunes. Comme indiqué plus haut, la mère de Julie vient de chez Jean Luc et ma 360866-18, sélectionnée pour représenter la France dans la catégorie marathon aux olympiades de Maastricht en vient directement.
Les Jelle Jellema sont toujours présents. Ma 47690-20, 6ème as pigeon européen femelles 2 prix et 10ème as pigeon européen 2 prix en descend directement croisée sur une femelle AP Overwater qui me reste. Depuis 2 ans, j’essaie d’accoupler les mâles venant de chez Jelle avec les lignées de la 34 et de Valentine pour solidifier la descendance. J’ai bon espoir mais l’avenir me le dira.
Bien sûr des jeunes ont été élevés de ma Barcelone, 87373-16, première international femelles Barcelone 2021 d’origine Frédéric Ianni dont la descendance va connaître ses premières joutes européennes cette année.
Malgré les résultats de ces dernières années et parce que, pour moi, avant le papier ce sont les classements qui comptent, je recherche toujours à améliorer l’équipe.
Il est clair que les performances de mes pigeons depuis ces dernières années m’ont ouvert quelques portes ce qui m’a permis de trouver des ententes avec le champion Joost De Smeyter et le tandem Romain Hardeman / Fabrice Duroisel vainqueurs de la coupe d’Europe 2022 et 10ème en 2023. Il faut maintenant un peu de temps pour faire un point sur ces dernières introductions.
Quoiqu’il en soit la sélection continue.
Le commencement de ma colonie de pigeons
Je voudrais, sans trop rentrer dans les détails, relater ce qui a amené ma colonie à ce qu’elle est actuellement.
Je ne m’étalerais pas trop sur la période des années 1980 à 1997 où je jouais avec mon frère Michel chez mes parents à Etalondes. Toutefois, les pigeons de mes débuts offerts par Eugène Foire m’ont apportés beaucoup dans mes premières années. Les pigeons d’Eric Laine, vitessier bien connu de Lallaing qui avait, et qui a toujours, une équipe de pointeurs de grande classe m’ont permis de me classer très honorablement jusqu’à 500 ou 600 km sans soucis. Mes meilleurs résultats en grand fond, pendant ces années, je les ai obtenu à partir de 4 œufs offerts par Robert Corni, des Stichelbaut, de qui j’ai tiré quelques très bons pigeons dont ma 1ère fédéral Dax de 2400 pigeons, une femelle déjà.
Même si en remontant très loin dans les pedigrees on peut retrouver certains de ces pigeons actuellement, ça ne serait pas très objectif de prétendre que ma colonie descend de cette équipe.
Nouveau départ en 1998 avec mon installation à Ailly le Haut Clocher.A noter, que le terrain avait été choisi en fonction de la possibilité d’y installer un pigeonnier orienté sud-est. Dans la rubrique ”Le pigeonnier” vous pouvez suivre l’évolution de celui-ci au fil du temps.
A partir de 98 tous les jeunes naissant à Etalondes arrivent à Ailly. Je repars donc avec cette souche mais pendant les années qui vont suivre l’apport régulier des pigeons de Patrick Vandeputte de Cuesmes en Belgique, qui jouait avec son père à l’époque, a contribué à améliorer très nettement mes résultats. Les descendants des meilleurs pigeons de ces colombophiles très sympathiques sont venus renforcer les rangs de mon équipe. En ligne directe ou croisés avec les miens, les résultats étaient là, notamment un 1er fédéral Toulouse de 4350 pigeons(encore une femelle). On retrouve les Van Bruene dans le sang de quelques pigeons. Toutefois, la souche qui est toujours nettement présente dans ces descendants sont les Georges Carteus. Bien entendu, ce ne sont plus des purs, mais j’ai pratiqué la consanguinité et le type de pigeon y est encore apparent.
Pendant cette période, quelques pigeons d’amis sont venus, également, par petites touches étoffer la colonie mais je ne m’en tiendrais qu’aux grandes lignes. En 2005, je décide de ne plus jouer en priorité les concours régionaux et je me lance dans les internationaux. J’élimine une bonne partie de mes pigeons qui volaient aisément entre 400 et 600 km pour ne garder que les souches aptes à voler plus loin. Avec du recul je pense avoir fait une erreur en agissant ainsi, j’aurais dû essayer les pigeons qui ont été tués sur les concours à 1 jour de vol. Je retiendrais la leçon pour plus tard.
Jusqu’en 2010, sans vraiment introduire, j’ai fait quelques résultats encourageants : gagner le championnat femelles du CIF en 2009 et en obtenant un 1er prix femelles sur Perpignan, 2ème au général, avec une descendante des Carteus. A noter que cette souche est toujours nettement présente actuellement puisque des neveux de cette femelle sont toujours en reproduction au colombier. L’Irun, reproducteur de base à la maison était d’ailleurs un demi frère de cette femelle. Il a engendré quelques très bons pigeons dont le 4ème international St Vincent 2013 chez Jean-Baptiste Grislain. Ma 4ème international femelles de Pau 2019 (28ème au général) et ma 24ème international femelles de St Vincent 2019 en descendent également.
En 2010, je décide de lever le pied en colombophilie pour prendre la présidence d’un club de football. Même si j’ai toujours été pratiquant ou encadrant dans ce sport, ce nouveau poste ne me permettait plus de m’occuper de mes pigeons d’où des résultats médiocres. De plus, beaucoup de pigeons partaient de la maison car la porte était ouverte pour les ”copains”. J’ai toutefois fait un 3ème as pigeon Européen femelles en 2014.
Fin 2015, je quitte le monde du football pour un nouveau départ en colombophilie avec une nette envie de me donner les moyens de réussir. Tout en gardant les Carteus il fallait que je me donne les moyens de mes ambitions. Ayant retenu l’erreur faite quelques années auparavant qui a été tuer mes pigeons de 400 à 600 km et en tenant compte du fait que sur la plupart des internationaux je fais partie des points avant, il me fallait des pigeons de caractère capable de décrocher. Ainsi que, très certainement, mettre une pointe de vitesse dans mes pigeons. Quand je parle d’être point avant je me compare aux colombophiles qui jouent des distances de 100 à 300 km de plus que moi dans les concours mais pas aux amateurs évoluant dans un rayon de 40 ou 50 km. Dans cette optique, je me suis rendu chez des amis qui font partie des meilleurs dans le domaine, Paul et Alexandre Margris. Bien que jouant principalement le demi fond et fond, ils ont des pigeons capables de faire la différence sur des internationaux d’un jour. Preuve en est, le ”St Palois”, 2ème as pigeon Européen sur les inter en 2018 en n’enlogeant que 2 ou 3 pigeons sur les concours. Plusieurs descendants de ses meilleurs pigeons sont venus à la maison. Le top a été obtenu cette année avec ”la 34”, as pigeon européenne femelles sur 2 concours dont la mère est une Margris. Elle est également la demi sœur de Timoko, son reproducteur de base. A noté que la propre sœur de la 34, la 88, s’est également classée, entre autre, 9ème international femelles sur St Vincent 2019. Une propre nièce, la 24 qui a 2 ans, a été constatée le soir sur Marseille et a fait un prix 2 semaines plus tard sur le très difficile Perpignan 2019.
Le père de ”La 34” et donc de ”La 88” est un pigeon qui m’a été offert par Patrick De Muylder. C’est un propre fils de ”Cabalero”, 21ème international St Vincent.. Le couple a été formé par un concours de circonstance. C’est Alexandre qui m’a ramené le pigeon de Patrick de Belgique cependant, à cette époque de l’année tous mes couples étaient formés. Me trouvant à Gennes Yvergny, je vois dans un compartiment une femelle seule. Celle-ci venait d’être accouplée avec le 1er national Pau de Jean Paul Balcean venu en prêt chez les propriétaires des lieux. Je lance l’idée à Alexandre de faire un accouplement en commun ce qui fut accepté immédiatement. 4 œufs sont tirés de ce couple mais alors que je comptais partager cette descendance, Paul et Alexandre m’ont donné les 4 jeunes. Je ne reviendrais pas sur les résultats de ces pigeons. Depuis, bien entendu, ce couple a été refait. Quand le hasard fait bien les choses …
Après ces pointeurs, il me fallait de vrais pigeons de grand fond. L’un des noms du secteur qui revient le plus souvent dans les épreuves de ce type n’est autre que Jean Luc Fauqueux du Tréport. Je connais Jean Luc depuis des années ayant grandi dans le même secteur et j’ai d’ailleurs partagé les bancs de l’école avec Anne sa femme. Jean Luc fait partie des ces personnes entières et de caractères comme le sont beaucoup d’hommes de la mer. C’est aussi une personne très droite comme je les aimes.
Je suis revenu à Ailly le Haut Clocher avec des sœurs et filles de ses meilleurs mâles. Les premières descendantes ont été jouées sur St Vincent en 2019 à l’âge de 1 an et 50% sont apparues dans le classement parmi les vieux. Autre apport en 2017, les A. P. Overwater de Strijen (NL). Une première visite avec quelques amis lors d’un déplacement au salon de Houten et un déclic en prenant en mains les pigeons montrés malgré l’heure tardive. J’ai trouvé chez ces colombophiles une simplicité et une amabilité que l’on aimerait parfois trouver chez des gens dont les résultats sont biens moindres. Après quelques échanges, je suis allé chez cette figure de la colombophilie mondiale chercher quelques jeunes ainsi que 2 œufs d’un couple consanguin descendant du ”Dur” pour les connaisseurs. A la maison, la progéniture est encore jeune mais quelques résultats sur les concours difficiles que nous avons depuis 2 années me donnent beaucoup d’espoir.
Les Jelle Jellema, colombophile que l’on ne présente plus est une figure du grand fond hollandais. Tout commence par l’achat, en commun avec Toni Crépin, d’une femelle via Chris Paauwe. Et puis parfois la vie réserve des surprises. Le soir du très difficile Agen 2018, concours auquel je ne peux pas participer pour 3 ou 4 km manquants, je faisais faire une volée à mes pigeons lorsqu’une femelle vient s’agripper à ma volière des reproducteurs. Comme elle insistait, j’ai ouvert une trappe, la femelle est rentrée et là, un sujet superbe. Un femelle hollandaise d’un an lâchée, j’en étais persuadé, à Agen le matin mais dans un état extraordinaire. A la vue de ce pigeon, j’étais certain que d’une part le propriétaire avait non seulement de superbes pigeons mais aussi qu’il savait les préparer pour la compétition. Je note donc le numéro du pigeon pour savoir par la suite qui en était l’heureux propriétaire. Après avoir relâché la femelle le soir même, elle est à nouveau rentrée et a repris son vol dès 05h30 le lendemain matin. Quand les résultats hollandais de ce concours sont sortis j’ai pu constater que ce pigeon faisait encore 400ème au national et j’ai découvert le nom de son propriétaire. Il n’y a pas que du hasard dans les résultats époustouflants de Jelle. Après quelques échanges par mail, Mr Jellema m’a proposé de venir lui rendre visite, invitation que je ne pouvais pas refuser. Un homme très simple, abordable et que dire de cette colonie. Cerise sur le gâteau, je suis reparti avec un superbe cadeau de Jelle… Le petit aspect sympathique de cette affaire c’est que Jelle a appelé la 303, la femelle qui était rentré chez moi ”Lady Bazille”, c’est une descendante de ”Kleine Jade”et de ”Romee”. Pour la petite histoire ”Lady Bazille” se classe 92ème national sur Pau et 50ème national hollandais sur Perpignan 2019.
Les dernières arrivées au colombier sont les Martin De Poorter de Sluis. D’une part par un achat direct et d’autre part avec une série de jeunes 2019 que m’a offert Toni Crépin de Roquetoire qui a investi chez lui. Ces pigeons dégagent d’énormes qualités mais il est encore bien trop tôt pour les juger. Sans vouloir m’étaler sur des pedigrees je vous ai exposé ce qui compose mon colombier en ce début d’année 2020 et aussi avec quelle logique j’ai construit cette équipe. La moyenne d’âge est encore jeune mais j’espère pouvoir obtenir quelques résultats intéressants avec ces pigeons, comme tout le monde je dirais…